DEMARCHE
Depuis son enfance, influencée par l’artisanat syrien, elle a très tôt utilisé des éléments organiques, des matériaux vivants en constante mutation sous l’effet de l’oxydation, de la réduction et de la biodégradation.
Le point de départ de sa recherche artistique est l’envie de comprendre les structures et une passion pour l'analyse des formes. Elle utilise dans ses œuvres des feuilles, des pétales déjà tombés, des herbes sauvages, des écorces de fruits et de légumes, des cendres afin d’évoquer le passage irréductible du temps avec les années.
Elle communique avec ces éléments comme avec des personnes, ils se guident dans sa façon de travailler, ces éléments qu'elle ramasse portent en eux une mémoire et une dimension spirituelle.
Elle a ensuite introduit d’autres matériaux recyclables tels que des fils, des tissus qui se mélangent de façon imperceptible à l'univers contrasté et lumineux des éléments organiques préexistants.
L’artisanat syrien reflète la diversité culturelle du pays et concentre de nombreux éléments de son histoire. Ainsi, marquée par ces techniques traditionnelles, elle élabore ses œuvres en y représentant de nombreux savoir-faire : elle s'inspire de leurs motifs, de couleurs et d'objets tels que les paniers de sa grand-mère, les tapis que tissait sa mère en utilisant des pigments naturels et des motifs végétaux. Elle désire comprendre les métamorphoses de la nature à travers le pouvoir de la couleur comme matière de résilience.
Son travail est comme une tapisserie tissée d’histoires nourries d’expériences sensorielles provenant de ses souvenirs d’enfance et de la mémoire de son pays.
Elle raconte des récits personnels et fragmentaires à travers un langage visuel fait de contours de plantes et de matériaux organiques, et établis des liens entre son pays natal et ses environs actuels, des plantes sauvages qui poussent aussi dans sa région montagneuse (Suwayda) du sud de la Syrie, elles résistent à leur environnement, elles survivent.